Makery

mallettes

Pour coder, prototyper ou s’amuser, les makers rivalisent d’ingéniosité pour faire rentrer la fabrication numérique dans une valise. Premier volet de notre sélection de kits, box, coffrets et autres mallettes DiY.

Les makers aiment la mobilité et n’hésitent à embarquer leur savoir-faire… dans une valise. Souvent à visée éducative, ces mallettes permettent de s’initier à la fabrication numérique, de faire ses premiers pas en programmation ou encore de découvrir l’électronique. Pour les plus avertis, certaines jouent sur la spécialité : musique électroacoustique, objets connectés… Premier volet de notre sélection de mallettes pour codeurs, makers et artistes, en attendant notre panorama des mallettes DiYbio la semaine prochaine.

Mallettes pour codeurs

La Boolean Box: juste pour les filles

Contre le sexisme dans l’informatique, une box pédago pour apprendre le code aux filles. © DR

Attention, girl power ! La Boolean Box est un kit DiY pour apprendre aux filles à coder à partir de 8 ans. L’idée ? Lutter contre la sous-représentation des femmes dans les métiers de l’informatique en les sensibilisant au code dès le plus jeune âge. Equipée d’un Raspberry Pi 3 (le dernier modèle), le coffret permet de construire son propre nano-ordinateur, mais aussi de découvrir les rudiments de l’électronique. Le kit comprend un jeu de câbles, de résistances et de LEDs, une breadboard, des logiciels comme Scratch, Python et Minecraft, ainsi qu’un clavier et une souris rose assortis. Lancée en septembre 2016, leur campagne sur Kickstarter a tout juste franchi la barre des 45 000$ requis. Les premières box, vendues 142,99$ (135€), ont été expédiées en décembre.

La vidéo de présentation de la Boolean Box (en anglais):

Le site de la Boolean Box

Kano: l’ordinateur DiY pour tous

Alex Klein, cofondateur de Kano. © Elsa Ferreira

C’est la success story de l’ordinateur DiY. Kano, la start-up créée en 2013 par Alex Klein, un Britannique de 26 ans (nous l’avions rencontré en octobre dernier), a vendu plus de 100 000 kits d’ordinateurs à monter soi-même et fédère une communauté de 115 000 personnes. Le but de son fondateur ? Donner accès à l’informatique au plus grand nombre grâce à son ordinateur qui se monte en quelques minutes, aussi facilement qu’un jeu de Lego. Et ça marche. En 2016, sa société a même enregistré la plus forte croissance du Royaume-Uni après une levée de fonds à plus de 15 millions de dollars en mai 2015. Accessible aux enfants dès l’âge de 6 ans, le kit de base peut s’accessoiriser avec des écrans de LEDs, des caméras, des haut-parleurs. Une fois l’ordinateur monté, l’utilisateur peut créer ses programmes en Javascript grâce aux techniques de codage basées sur des blocs de commande et sur du texte. A partir de 199,99€.

Comment construire l’ordinateur Kano en 107 secondes:

Le site de Kano

La Malinette: à monter soi-même

La Malinette, un kit pour prototyper en liberté. © DR

Avec son fablab le LFO, l’association Réso-nance et ses complices de Zinc, défriche le terrain des pédagogies numériques pour faire connaître les cultures makers à Marseille et au-delà. Depuis 2012, elle développe la Malinette, un kit sous licence libre pour découvrir les objets connectés et apprendre à construire des systèmes interactifs, c’est-à-dire comprendre comment transformer un signal d’entrée (capteur) en une action (actionneur). Le kit de la Malinette comprend un logiciel, une carte Arduino, une breadboard, cinq capteurs, cinq actionneurs et des connectiques de prototypage, le tout disposé dans une boîte pliable à la façon d’un livre. Pour constituer soi-même sa Malinette (LFO ne la commercialise pas), l’association fournit une liste complète avec les références exactes du matériel nécessaire. Et pour la fabriquer, deux options de fichiers : en bois à la découpe laser ou en carton micro-ondulé à la fraiseuse CNC.

Principalement utilisée lors d’interventions pédagogiques en milieu scolaire, mais aussi pour des performances artistiques, la Malinette intervient dans plusieurs créations sonores ou multimédias. Comme par exemple la Brutbox, du collectif de musique expérimentale Brutpop (nous vous en parlions ici), un boîtier ultra simple permettant aux personnes en situation de handicap physique ou mental de créer de la musique par la lumière, le toucher ou le mouvement. Bonus : pour ceux qui cherchent l’inspiration, le wiki de Réso-nance numérique donne de nombreux exemples de projets et d’extensions réalisés avec la Malinette.

Présentation de la Malinette:

Le site de la Malinette

Mallettes pour makers

Fabpocket: pour makers débutants

L’équipe du Tarmack à l’origine du projet Fabpocket. © DR

Fabpocket est une mallette mobile d’initiation à l’impression 3D. Créée par Le Tarmack, entreprise parisienne spécialisée dans la fabrication additive, la mallette est principalement destinée aux écoles, start-ups, incubateurs et tiers-lieux qui ne sont pas encore équipés de machines à commande numérique. Elle est composée d’un kit d’initiation pédagogique et pratique pour construire une machine deux-en-un cumulant les fonctions d’une imprimante 3D et d’une fraiseuse numérique. Les cinq modules de construction constitués de fiches pédagogiques, d’exercices pratiques et de matériel pour s’entraîner permettent de monter la machine en moins d’une heure selon son fabricant. Le Tarmack a lancé une campagne de financement participatif sur Kickstarter le 10 février. A la recherche de 30 000€ pour financer la production des premières Fabpocket, l’entreprise prévoit une livraison en juillet 2017, avec un tarif préférentiel de 489€ pour les premiers contributeurs.

Présentation de Fabpocket:

Le site de Fabpocket

La Maker Box: pour passer la porte de l’atelier

La famille Maker Box s’est agrandie: 25 versions sont désormais disponibles. © DR

Brasser sa propre bière, monter une imprimante 3D, construire un skateboard ou encore sérigraphier des coussins… Sur le principe des coffrets cadeaux, la Maker Box lancée par le magazine Usbek & Rica en 2015 (nous vous en parlions ici) propose de fabriquer et de personnaliser un objet dans un fablab ou un makerspace de leur réseau partenaire un peu partout en France. Chaque boîte donne accès à un atelier et à ses machines numériques ou artisanales, à l’accompagnement par une personne qualifiée pour être guidé dans la réalisation de l’objet ainsi qu’aux matières premières nécessaires (bois, textiles, métaux, composants électroniques). Les 25 Maker Box disponibles permettent de découvrir de nombreux savoir-faire, comme la découpe laser ou l’impression 3D, mais aussi la menuiserie, la sérigraphie, la couture… Compter de 59€ pour des bijoux personnalisés jusqu’à 799€ pour repartir avec une borne d’arcade entièrement montée.

Exemple de réalisation d’un tabouret Maker Box prototypé en avril 2015 au Woma à Paris. © Nicolas Barrial

Le site de la Maker Box

Mallettes pour artistes-makers

Field kit: pour musiciens-makers

Field Kit, une station électroacoustique en kit à monter soi-même. © DR

La musique concrète a aussi droit à sa mallette. Field Kit est une boîte pour les John Cage en herbe qui permet d’amplifier n’importe quel objet du quotidien pour le transformer en son, mais aussi d’interpréter des signaux de chaleur ou de lumière pour les intégrer à une composition musicale ou à une improvisation. Conçue par les Berlinois de Koma Elektronik, cette station de travail électroacoustique se compose d’une table de mixage à 4 entrées, d’un récepteur radio, d’un oscillateur à très basse fréquence (LFO) ou encore d’une interface pour faire tourner buzzers, moteurs et autres ventilateurs modulant les sons. Lancée sur Kickstarter, la campagne a recueilli près de 300 000€ sur les 20 000€ demandés. Les premiers exemplaires devraient être livrés mi-mai. Compter 179€ pour la version DiY et 229€ pour la version assemblée. A noter : Koma Elektronik propose un pack complémentaire (59€) comprenant un jeu de micros, haut-parleurs, capteurs ou encore moteurs pour faire tourner ou frapper des objets façon percussions miniatures.

Démonstration des différentes fonctions du Field Kit:

Le site de Field Kit

La Rikiki valise de Julien Levesque: pour les data-poètes

La Rikiki valise de Julien Levesque. © Julien Levesque

On le connaît pour Little Umbrella, ces ombrelles à cocktail qui prédisent la météo, ou encore pour ses performances Datadada avec Albertine Meunier. L’artiste Julien Levesque jongle avec les objets connectés, les données, les API. En mode représentant de commerce, il fait du porte-à-porte dans les écoles, les associations ou les centres d’art avec sa Rikiki valise, un mini-atelier nomade pour créer des installations interactives loufoques, s’initier au code, détourner objets et données. Des exemples ? Une course de pingouins connectés, une machine qui ne sert à rien sauf à comprendre la notion d’interactivité et une dictée catapulte qui fait boom quand on ne fait pas de fautes. Ses ateliers tout public intitulés « La Rikiki valise met la data en boîte » se déroulent sur trois heures, entre workshop pédago et performance. Prochaine date : le 13 mai à la Gaîté lyrique à Paris, dans le cadre de l’exposition Aéroports/Ville-monde. Le sujet idéal pour poser ses valises connectées. Et en plus, c’est gratuit.

Le «Pingouin Steppy», un objet inutile Datadada créé en 2014 avec Albertine Meunier, Sylvie Tissot et Bastien Didier. © Julien Levesque
La dictée catapulte. © Julien Levesque

Le site de la Rikiki valise

L’événement à la Gaîté lyrique