Inspiré d’Instructables, avec l’esprit de collaboration structurée d’un Hackpad et la séduction ludique d’un Tumblr, Fabble est un tout jeune site japonais de partage de projets DiY plutôt geek et néanmoins poétiques.
Tokyo, de notre correspondante
Derrière le slogan « Making stories of Making something » (fabriquer des récits de fabriquer quelque chose), Fabble accueille des objets en cours de devenir. Chaque projet est soigneusement documenté, depuis son début brouillon jusqu’à sa réalisation complète, étape par étape, dont les usages sont parfois exposés dans une vidéo de finition. Ainsi, l’objet qui se fabrique devient une histoire qui se raconte, et une expérience qui se partage. Enfin, en principe. Lancé il y a tout juste un an, avec quelque 400 projets à différentes étapes de réalisation, l’histoire de Fabble n’en est qu’à son premier chapitre.
Le nom de Fabble sous-entend l’ambition à la fois ludique et pédagogique de la plateforme : « fabble » pour fabriquer bien sûr, mais aussi pour raconter de manière informe (babble) de façon à créer un récit aussi bien imaginaire qu’exemplaire (fable).
Comme un blog qui se transforme au fur et à mesure en portfolio de son bricodeur averti (le login se fait obligatoirement via un compte Github), le récit est axé autour d’une « recette » (Recipe) à laquelle viennent s’ajouter les notes (Memos) qui ont précédé ou accompagnent sa réalisation.
On suit par exemple le parcours illustré de l’étudiante Risa Hiyama, qui raconte comment elle a fabriqué un abat-jour en papier en forme d’ananas, actuellement exposé dans la galerie de fabrication numérique de l’université de Keio à Tokyo.
Avec sa présentation impeccable, son interface toujours propre et ordonnée par des flèches et des « fourchettes » (forks) qui lient les projets et les auteurs, Fabble reste résolument académique. En effet, les créateurs du site (dont le fondateur du réseau FabLab Japan, le professeur Hiroya Tanaka) insistent sur son potentiel en cas de travail collaboratif dans le contexte d’une classe, d’un atelier ou d’un hackathon. L’interface comporte même une fonction pour présenter en mode diaporama automatique chaque projet.
Nulle surprise donc : la plupart des projets sont issus des fablabs japonais (toutes les notices ne sont d’ailleurs pas traduites en anglais), et leurs recettes minutieusement rédigées. Et c’est tant mieux pour l’inspiration : on se réjouit de fabriquer son propre skateboard à la bûche ou son robot arbuscule à énergie solaire !
Le skate bûche, conçu par Takuma Oami et Koichi Shiraishi au Fablab Sendai :
La plateforme Fabble