En ouverture de la Fashion Tech Week à Paris, les deux start-ups Wair et WearHacks ont organisé un Greenathon les 19 et 20 septembre combinant mode, tech et écologie.
Une quarantaine de participants ont répondu présent les 19 et 20 septembre pour le hackathon vert organisé à La Paillasse, le biohacklab parisien. A l’appel de Wair, une start-up qui développe un foulard anti-pollution, et Wearhacks, un organisateur de hackathons autour de l’objet connecté, le rendez-vous organisé avec le soutien de La Fonderie se déroulait dans le cadre de la troisième Fashion Tech Week parisienne, un évènement sur la mode et le futur qui se poursuit jusqu’au 26 septembre.
L’équation à résoudre pour les participants : « Comment créer vêtements et accessoires éco-responsables grâce à la technologie et l’innovation textile. »
Une malle à vêtements et objets connectés
Trois espaces de travail étaient proposés aux participants pour 54 heures de compétition, dont l’atelier Hall Couture (hébergé à la Paillasse) d’Alice Gras, fondatrice du TEXTIlab et Mon atelier en ville, situé à quelques minutes à pied. A la Paillasse, le fabricant français d’imprimantes 3D Dagoma faisait tourner une armada de ses petites machines. Egalement partenaire, LetmeKnow, une boutique du quartier spécialisée dans les objets connectés, était à disposition pour les besoins en matériel.
Gaël Peron, l’un des mentors spécialiste d’Arduino, faisait d’entrée remarquer que le Greenathon était particulièrement bien pourvu : des vêtements bien sûr (Hippy Market), mais aussi une impressionnante collection de kit d’objets connectés proposés par WearHacks : Pebble, Myo Armband, Muse Headband…
Un équipement à la pointe de la tech avec des #wearables de dingue pour le GREENATHON ! MERCI @WearHacks #IoT pic.twitter.com/WbGaE7nDx4
— WAIR (@WAIRfr) September 20, 2015
Encore fallait-il savoir se débrouiller avec ces kits. Une bonne moitié des participants, issus du milieu de la mode (pros ou étudiants), ne se sentaient pas suffisamment geek pour accrocher aux outils les plus techniques, malgré l’aide d’élèves codeurs de l’école Simplon et de quelques ingénieurs.
C’est le Lilypad Starter Kit fourni par LetmeKnow, qui emportait les suffrages dans la plupart des projets. Un univers Arduino créé par Leah Buechley et dédié aux accessoires et aux vêtements. Un plastique à base de maïs présenté par la société Arteko a également suscité l’intérêt des participants.
Des cinq projets soutenus par les participants devant le jury de six membres (dont Alice Audoin, fondatrice de Change21, Axelle Tessandier de AXL, ex-représentante française de Kickstarter, Marussia Rebeq, fondatrice de la marque recyclable et éthique Andrea Crews, le spécialiste des wearable Cédric Honnet, CTO chez Tangible Display), deux ont retenu notre attention.
Jungle, le style « maison de couture »
Porté par des accessoiristes de mode et un designer, le projet Jungle (coup de cœur du jury) est le seul à avoir présenté une tenue portée : une salopette tendance ornée de papillons sculptés dans le fameux plastique à base de maïs.
Côté technique, un petit ventilateur d’épaule diffuse un parfum, suivant l’ouverture ou la fermeture des ailes de papillons courant sur l’une des bretelles. Simple, efficace, léger et éphémère, comme le papillon. L’équipe expliquait avoir voulu se saisir d’une technologie qu’elle ne connaissait pas bien et faire valoir son savoir-faire de stylisme.
Smartglove, un premier prix techno-sobre
Le SmartGlove (vainqueur du Greenathon) reprend la gestuelle smartphone sans le smartphone. La présentation sérieuse du duo gagnant, Clara Daguin, tout juste diplômée des arts décoratifs, et Luca Fixy, étudiant en gestion, valorisait une convergence des objets à l’économie par un exemple de système qui donne au vêtement (et au corps) les qualités d’une interface.
Fonctionnel après seulement 50 heures de prototypage, le gant intelligent a bénéficié du soutien de Lucas Prado, un étudiant à l’école des mines de Nancy. Le proto pouvait apparaître sommaire niveau couture : gant de laine et papier aluminium pour faire contact avec les Arduinos. Mais la démonstration laissait voir des lignes de commande s’afficher en fonction des doigts qui se mettaient en contact. La recherche ergonomique et ses visuels organiques achevaient d’emporter l’enthousiasme du jury. Le fonds du projet est lui aussi intéressant, qui questionne la décroissance du nombre d’objets dans nos quotidiens connectés.