Imprimer du verre en 3D? Yes, she can!
Publié le 15 septembre 2015 par Ewen Chardronnet
Le verre se réinvente grâce à la dernière trouvaille du Media Lab du MIT, l’imprimante 3D G3DP. Il était moulé, formé, soufflé, fritté, feuilleté, il est désormais imprimé en 3D et reste parfaitement transparent.
Quand le Media Lab, le Glass Lab et le département d’ingénierie mécanique du MIT (Massachusetts Institute of Technology) aux Etats-Unis se retrouvent autour d’une table, ce n’est pas pour jouer à la belote mais pour créer la toute première imprimante 3D pour le verre, rien que ça. Le fruit de leur collaboration est la G3DP (Glass 3D Printing), une machine constituée d’une double chambre : en haut, un four pour chauffer la matière à sa température de fusion (1037 °C) afin que le magma s’engouffre dans la buse en aluminium et s’en extirpe sous la forme d’un filament de 1 cm de diamètre maximum. En bas, les couches se superposent avec une grande précision, s’agglomèrent et se cristallisent au cours d’une recuisson.
La G3DP mise au point par les chercheurs réunis dans le programme Mediated Matter du MIT, dirigé par l’Israélienne Neri Oxam, a la particularité de produire un verre parfaitement transparent, avec de très bonnes caractéristiques mécaniques. Une grande première annoncée cet été qui ouvre de nouvelles perspectives à tous les créateurs.
Pourtant, la G3DP reste pour le moment une preuve de concept à échelle expérimentale limitée : elle produit des objets de petite taille plutôt décoratifs, qui n’ont pas à éprouver leurs qualités dans leurs usages. Avis aux collectionneurs de vases imprimés en 3D dans tous les matériaux possibles et imaginables… Le MIT annonce qu’une exposition en 2016 dans un musée américain du design le Cooper Hewitt Smithsonian, présentera quelques-uns des modèles réalisés par le groupe Mediated Matter.
Pour l’instant, aucun projet où l’outil deviendrait techniquement avantageux n’a encore vu le jour. Cependant, l’ambition affichée par l’équipe de recherche s’oriente vers la fabrication d’éléments architecturaux, afin d’exploiter les possibilités de formes vertigineuses et de textures inédites de l’impression 3D en verre. Et ce autant à l’intérieur qu’à l’extérieur du volume, puisque la forme est parfaitement maîtrisable et libérée de contraintes techniques liées à son procédé de mise en œuvre.
Qui sait si la G3DP n’est pas le prémice de la petite sœur du procédé Float ? Mis au point par Sir Alastair Pilkington en 1959, il avait révolutionné l’industrie mondiale du verre pour le plus grand bonheur des architectes de l’époque, grâce à sa technique permettant de fabriquer des plaques en verre résistantes d’une finesse record et d’une planéité remarquable.
Trêve de mots, regardez plutôt le spectacle (vidéo du MIT):
En savoir plus sur l’impression 3D de verre en fusion sur le site dédié du MIT