La plateforme Open Hybrid, développée par un chercheur en design du MIT, associe la réalité augmentée au micro-contrôleur Arduino. Et permet de concevoir en open source des objets hybrides.
L’objet connecté, c’est bien, mais quand on doit chercher son smartphone, ouvrir l’application, puis faire défiler une dizaine objets avant de finalement trouver l’interrupteur de sa lampe connectée, c’est plutôt de la réalité compliquée. Une nouvelle approche, celle de l’objet hybride, via l’Internet des objets (IoT), consiste à profiter du réseau tout en conservant une dynamique physique pour l’utilisation. Avec la réalité augmentée, on pointe l’écran sur la lampe, une palette s’ouvre et on choisit sa couleur d’ambiance. Mieux que l’interrupteur à papa.
Initiation à la réalité augmentée
Valentin Heun, chercheur en design au Medialab du MIT, a pensé Open Hybrid, une plateforme qui facilite la configuration de la réalité augmentée dans l’Internet des objets. Open Hybrid permet de mettre en surimpression les commandes associées à un objet au travers de la caméra d’un smartphone ou d’une tablette. L’objet peut servir de commande étalon pour un ensemble d’objets similaires (on éteint la lampe et ce sont toutes les lampes associées au réseau qui s’éteignent, par exemple).
Présentation d’Open Hybrid:
La trousse à outils Open Hybrid se compose d’une plateforme web, d’un micrologiciel amélioré pour l’Arduino et d’une application IOS. Dans un premier temps, elle permet donc de hacker l’Arduino en remplaçant son micrologiciel. Le site d’Open Hybrid propose une image disque toute prête en téléchargement. Le tout est utilisable avec un Arduino Yun, un micrologiciel (version 1.4 minimum), une carte microSD de 500 Mo, un adaptateur MicroSD-carteSD et un réseau wifi domestique.
«Dès que l’Arduino a fait reset, votre Arduino est devenu un objet hybride.»
Open Hybrid
La deuxième difficulté qu’Open Hybrid participe à évacuer, c’est la programmation 3D d’une application de réalité augmentée. Reality Editor, une application IOS pour iPhone et iPad, y pourvoit. Reality Editor permet de reconnaître un objet cible (QRcode) et de paramétrer boutons et curseurs virtuels ou encore d’éditer une surface qui fera office de manette pour orienter la navigation d’un drone à vue, par exemple.
Une fois passées ces étapes complexes, c’est depuis la plateforme web qu’il faudra fabriquer l’interface et gérer les objets. A ce stade, on n’échappe pas au code. La programmation reste toutefois en terrain connu (CSS, HTML et Javascript). Le système de réalité augmentée d’Open Hybrid n’a pas besoin d’être connecté à Internet pour fonctionner, un réseau wifi domestique suffit. Et si vous êtes perdus, Open Hybrid est aussi un portail de ressources et de tutoriaux précodés, qui permettent de s’initier pas à pas.
LED à variateur virtuel documenté sur Open Hybrid:
Pour apprécier l’étendue des possibilités d’Open Hybrid et sa touche AR toutefois, on jugera sur pièces, en l’occurrence en vérifiant la qualité des projets des utilisateurs. Mais en l’état, avec son esprit open source, Open Hybrid est bien née. Pour être parfaite, il lui manque encore un Reality Editor pour systèmes Android.
Valentin Heun, déjà repéré par Wired dans sa « smarlist 2013 des gens qui façonnent le futur », expliquait en juin 2015, lors de la conférence Solid (autour de l’Internet des objets) comment réconcilier le monde physique et le monde de l’interface.
Valentin Heun, «Le monde physique comme interface au monde virtuel», conférence (en anglais), juin 2015: