Notre makeuse en matériaux bio-sourcés n’a pas chômé cet été. Son projet La Termatière, future agence de design spécialisée, a bouclé ses dossiers de financement, lancé une étude de marché, écrit son programme R&D et recruté un associé.
Pas de répit cet été pour La Termatière, mon projet d’agence de design en matériaux bio-sourcés. Bien que vivre à Montpellier, il faut l’avouer, c’est un peu les vacances toute l’année — entre deux inondations. Une saison estivale studieuse donc, car malgré le ralentissement annuel général du mois d’août, le rythme du projet s’accélère, les échéances s’accumulent, les rendez-vous s’enchaînent, avec la sensation d’avancer, ce qui doit être plutôt bon signe.
La Termatière… kesako ?
En vue de démarcher les clients et d’avoir une bonne visibilité du développement de l’entreprise à long terme, un ménage de printemps (estival) s’est imposé pour trois raisons : se présenter le plus limpidement possible aux clients ; être sûr d’apporter de réelles solutions aux besoins identifiés ; établir un prévisionnel de chiffre d’affaires à 3 ans pour s’assurer de la viabilité économique du projet.
Dans cette optique, juillet a été consacré à peaufiner la structuration des activités de la future petite entreprise, à définir les métiers de La Termatière, ainsi qu’à formuler des hypothèses de modèles économiques ad hoc, afin que chaque domaine d’activité stratégique fonctionne indépendamment, mais que l’ensemble soit cohérent. Mieux qu’un Tetris ou qu’un Puissance 4. Le tout dans la bonne humeur grâce à Pierre-Christophe Adrian du cabinet Schemas, consultant au top mobilisé par mon incubateur Alter’Incub. Un labeur efficace pour aboutir à ce squelette de la future coopérative :
La Termatière est une entreprise spécialisée dans la valorisation matériau de déchets agricoles, avec une gestion des ressources en économie circulaire et une création de valeur ajoutée sur le territoire.
Grâce à ses ressources internes (en vert sur le schéma), La Termatière propose trois offres. Dans un premier temps, une expertise de la filière permet de diagnostiquer le potentiel des déchets d’une filière agricole à devenir des matériaux bio-sourcés et de structurer, animer cette filière pour collecter les matières judicieusement.
C’est précisément à ce moment-là que mon lab perso entre en scène pour laisser s’exprimer la créativité et bidouiller des échantillons en tout genre, qui seront ensuite présentés sur la paillasse du labo. Un protocole de recherche intuitif, adopté par les makers, qui a déjà fait ses preuves !
Ensuite, les matériaux bio-sourcés sont co-développés et caractérisés en partenariat avec les laboratoires et La Termatière se charge de l’ingénierie de filières à mettre en place pour la fabrication (en sous-traitance principalement). Enfin, avec ces nouveaux matériaux, des produits finis sont conçus avec les agriculteurs, au service de leur filière.
Valorisation de A à Z
C’est cette valorisation de A à Z, ce fil rouge à chaque étape, qui constitue la spécificité du projet de l’entreprise. La Termatière version bêta est un projet expérimental qui ambitionne de se dupliquer, au-delà de la seule filière viti-vinicole, comme en Bretagne avec des projets sur la valorisation de la fibre d’artichaut. Le projet se caractérise également par son fort ancrage territorial à chaque étude filière, qui se traduit par la volonté d’associer tous les acteurs locaux par une méthodologie de design incluant les bénéficiaires, basée sur la co-conception.
En juillet, j’ai aussi testé et approuvé l’outil classique de toute start-up qui se respecte : le Lean Canvas. Un tableau permettant d’avoir une vision globale de l’activité de l’entreprise et d’évaluer les risques (client, marché, produit), identifiables quand les cases sont vides ou remplies mais à vérifier sur le terrain.
Une étude de marché en mode coachée
Le terrain justement, c’est avec le cabinet AbsoConseil que je vais l’aborder. L’objectif de l’étude est de valider auprès des acteurs de la filière viti-vinicole les besoins identifiés, et de prendre contact avec les clients à cibler. L’étude est en mode coachée, afin que j’acquiers la méthodologie pour mener à bien les entretiens moi-même, ce qui me permettra d’inclure mes futurs clients comme partenaires à la conception des produits finis.
Welcome Stéphane !
Mes deux bras et mon unique cerveau ne suffisant plus pour booster le projet et poursuivre l’aventure sur tous les fronts, Stéphane de Lacroix de Lavalette est arrivé au bon moment. Ingénieur agronome diplômé de Sup’Agro Montpellier, ayant une première expérience dans la filière viticole et une fibre de commercial, il sera monsieur Filière et se chargera des diagnostics et animations de filières agricoles, et de l’ingénierie des circuits de production et logistique.
Et… on croise les doigts !
Dans quelques jours, je présenterai La Termatière lors de la finale du concours régional Coup de Pousse. Plus de 300 dossiers déposés, 27 finalistes et… plus qu’une chance sur trois pour La Termatière de remporter un chèque à 5 chiffres qui lui permettrait d’accélérer considérablement son développement. Réponse à ce suspens insoutenable dans la prochaine chronique…
Retrouvez les précédentes chroniques d’une makeuse en matériaux