Carnet de bord du LabREV: de Barcelone à Rome
Les marins makers du LabREV, la voilier laboratoire parti en avril pour 8 mois en Méditerranée, ont mis pied à terre dans la capitale catalane et alentours pour rencontrer des makers et leurs labs.
Léo Talotte, Adrien Marchandise, Olivier Leynaud et Inès Torlay sont en mer depuis avril à bord du Lab-REV (Laboratoire pour le Refit et l’Eco-Voile), un voilier laboratoire d’innovation DiY écolo, sans énergie fossile, grâce à des protos DiY et à la solidarité des fablabs rencontrés. Chaque mois, Makery, qui avait suivi leurs préparatifs dès septembre 2014, poste leur récit en images.
Texte et photos Léo Talotte, Adrien Marchandise, Olivier Leynaud et Inès Torlay
Barcelone : escale technique ou touristique ?
Deuxième grande ville étape de notre voyage, cette capitale des fablabs précède l’importante traversée qui nous attend jusqu’à la Corse. De nombreuses réparations sont à prévoir sur notre Karukera. Les voiles ont bien souffert après 4000 km, et il est temps de les recoudre ! Un oursin a eu raison de notre kayak gonflable, et c’est sous un soleil de plomb que nous réparons les boudins, maniant rustines et tubes de colle au milieu de l’importante marina. Un check up approfondi du bateau ne laisse pas voir d’autres points de faiblesse. Il nous reste à profiter de la ville, attendre une bonne fenêtre météo, et y aller !
Un verre au fabcafé en attendant que l’imprimante fasse le boulot
Le premier des fablabs que nous visitons à Barcelone est un lieu polymorphe, à la fois bar, fablab et espace de coworking : le FabCafe. Ses très nombreux utilisateurs bénéficient d’une énorme surface pour travailler, et peuvent aller utiliser la découpeuse laser ou les imprimantes qui sont situées juste à côté du bar. On rencontre avec plaisir les chaleureux bartenders/fabmanagers, un boulot qui fait rêver certains d’entre nous ! Ils profitent astucieusement du lieu pour réunir en fiesta les makers, pendant qu’un hackaton se déroule en sous-sol !
Valldaura Green fablab : 144 hectares pour makers engagés
Perdu au milieu de la montagne, tout en étant à proximité immédiate de Barcelone (25 minutes de métro depuis le centre), le Valldaura Lab est rattaché à l’IAAC (Institute of Advanced Architecture of Catalunya). Sur une propriété de 144 hectares, son nom « greenlab », associé à ses projets de recherche sur le développement durable, nous parle beaucoup. L’espace fablab et les machines habituelles sont complétés d’un atelier de menuiserie complet, d’une basse-cour et d’un potager. La maison peut accueillir une quarantaine de makers. Des étudiants en workshop y séjournaient lors de notre visite.
Karukera étend sa garde-robe
Après ces stimulantes visites barcelonaises, la météo s’annonce bonne pour partir pour la Corse. 600 km à la voile, soit 3 jours de navigation selon les routages. Au début, les conditions de navigation sont bonnes. Il ne faut cependant pas chômer en route car une tempête doit toucher les côtes corses 24h après notre arrivée. On met en place une quatrième voile sur Karukera, un foc qui se grée entre les deux mâts, en complément de la grand-voile. Pas évidente à mettre en place, elle peut augmenter de 10% la surface de voile du navire : on ne perd pas de temps !
Mer plastique
Finalement, le vent tombe au milieu de la traversée et nous laisse observer un triste spectacle. Alors que nous sommes dans la réserve Pélagos (forte concentration de mammifères marins) et que nous observons baleines, dauphins et thons, nous croisons énormément du plastique sur notre route. On ne parvient évidemment pas à tout ramasser, mais cela fait mal au cœur. Nous arrivons en Corse le 8 juillet. Le coup de vent arrivera 1h après notre entrée au port. On a bien fait de ne pas trop traîner en route !
Le moteur perd sa frite
Repartis de Corse, nous mettons le cap sur les magnifiques îles toscanes. Alors que nous venons de substituer le coupe circuit du moteur par une pièce imprimé en 3D, celui-ci décide de ne plus redémarrer. Notre partenaire Gwen Marine nous dépanne à distance : les gaz d’échappement sortant du mauvais côté, l’échappement serait bouché. C’est parti pour une séance de débouchage au corps mort. Au redémarrage, les gaz noirs viennent nous recouvrir de suie… L’huile de friture serait en cause : nous nous passerons de démarrer le moteur à l’huile de friture, et ne l’utiliserons plus que lorsque le moteur est chaud !
La carte du périple du LabREV
Mise à jour régulièrement, cette carte reprend les données de géolocalisation du LabREV et identifie en jaune les labs visités, en gris, les labs que nous avons prévu de visiter :
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