Les festivals font le plein, les urinoirs aussi. Mesdames, pour arrêter de vous pisser sur les pompes ou d’exposer votre lune au public, Makery vous propose un Bricole it Yourself pour uriner debout en toute liberté.
To sit or not to sit ? Alors que les festivals et autres événements de plein air s’enchaînent, cette question existentielle revient hanter les préoccupations féminines de saison : comment faire pipi lorsque les toilettes publiques sont inexistantes ou deviennent impraticables ?
Sensibles à ce désarroi, les organisateurs du festival du Bout du Monde à Crozon dans le Finistère (du 31 juillet au 2 août) prennent les devants : ils ont décidé d’offrir à leurs festivalières des pisse-debout jetables en carton fabriqués par une start-up de l’agglomération nantaise. Bien pratiques, ces petits objets à usage unique ou réutilisables appelés également urinettes portatives permettent aux femmes d’uriner sans s’accroupir.
Toutes ces considérations ont inspiré notre rédaction. Pour passer un bon été sans stresser, Makery a repéré des astuces pour uriner en paix en toutes circonstances et pour fabriquer un pisse-debout convenable à moindre frais. Avec en prime un voyage au pays du pot de chambre de poche et de ses avatars du 21ème siècle.
Le plus chic: le bourdaloue
Tout d’abord, un peu d’histoire. La contrainte de la position accroupie pour uriner a poussé la créativité féminine dans toutes sortes de retranchements, d’ustensiles hasardeux en stratégies bipèdes. Un bel exemple du genre qui pourrait encore faire école : le pot de chambre portatif dit bourdaloue, utilisé par les dames de la bonne société dès le 17ème siècle.
Selon la légende, « les dames prévoyantes » prises au piège des sermons interminables du père Bourdaloue « cachaient dans leur manchon » ces céramiques de poche de forme oblongue pour se soulager en toute discrétion. Bon, pénible à trimballer sur un festival. Autre inconvénient : facile à confondre avec une saucière.
Tout savoir sur le bourdaloue dans «La Gazette de l’Hôtel Drouot» (où l’on apprend aussi qu’un collectionneur de pots de chambre s’appelle un pissadouphile, sic.)
Le plus précurseur: le Sanitary Protector
Pionnière du genre, Edyth Lacy, un « sujet de sa Majesté le roi de Grande-Bretagne » vivant à New York, a fait breveter en 1922 la première urinette jetable en papier dûment répertoriée. Brevet finalement très open source puisque Edyth Lacy prévoyait déjà les modifications et améliorations qui pouvaient y être apportées, sous réserve qu’elles ne trahissent pas « l’esprit de son invention ». Ces plans, très simples, sont toujours d’actualité.
Le plus DiY: le pisse-debout en ruban adhésif
La palme DiY revient à un pisse-debout repéré sur Instructables. Du ruban adhésif, un tube en plastique souple, des ciseaux et du film transparent, il présente l’intérêt d’être réutilisable. Après rinçage. C’est mieux.
Toutes les étapes de fabrication sur Instructables
Le plus routard: le pisse-debout de brousse
Sur le site Women on the road, une baroudeuse propose une solution pour fabriquer un pisse-debout vite fait dans une cuillère graduée à manche creux que l’on utilise pour doser les sirops. Il suffit de percer un trou à l’extrémité du manche pour en faire une urinette convenable et réutilisable. Le site suggère néanmoins de s’entraîner sous la douche d’abord.
Tous les conseils sur le site Women on the road
Le plus débrouillard: le gobelet à café recyclé en urinette de secours
Autre situation délicate : que faire lorsqu’on est coincée dans les embouteillages avec une vessie prête à éclater ? Une youtubeuse propose de recycler le gobelet de café qu’elle regrette tant d’avoir sifflé une heure plus tôt.
Démonstration de l’urinette de secours (vidéo en anglais):
Le plus high tech: le pisse-debout imprimé en 3D
Sur Thingiverse, deux contributeurs (oui, ce sont des garçons les concepteurs) ont mis en ligne les fichiers (ici et là) pour imprimer en 3D des « Female Urination Device » ou FUD, mot savant américain pour désigner nos humbles urinettes.
Le plus flemard: le pisse-debout du commerce
Papier, carton, plastique ou silicone, les fabricants s’en donnent à cœur joie. Les pisse-debout font d’ailleurs l’objet d’un commerce florissant depuis le milieu des années 1990, en particulier Outre-Atlantique. Il existe une multitude de variétés vendues dans le commerce, en pharmacie et sur Internet. Compter environ 3 euros la pochette de 3 urinettes jetables et entre 12 et 20 euros pour un pisse-debout réutilisable en silicone.
Un comparatif fort instructif de pisse-debout commerciaux (vidéo en anglais):
Nos conseils:
Pour les travaux pratiques, suivez la leçon de Whoopi Goldberg dans cette vidéo du « Huffington Post » (en anglais) ou cette démo de Poussey, l’une des héroïnes de la série carcérale « Orange Is The New Black » :
Pour aller plus loin : le Wikihow pour apprendre aux filles à faire pipi debout… avec ou sans ustensile.
Et en cas d’urgence, consultez le guide (très) pratique « Comment chier dans les bois » (2002)