Bricole it Yourself en vélo solidaire
Makery a testé pour vous une poignée d’ateliers de réparation de vélo participatifs et solidaires. Ces associations jouent l’entraide et le partage de compétences dans des lieux dédiés ou itinérants. Ou comment la bicyclette véhicule un esprit de solidarité.
Ecologie, économie circulaire, DiY : depuis quelques années, la bicyclette est devenue un laboratoire de la solidarité en milieu urbain et les ateliers mécaniques participatifs l’un des points d’entrée dans cette mouvance. Bénévoles et généralement associatif, le réseau de ces ateliers pour cycles est solide et exponentiel. Au coin de la rue ou partie prenante d’un fablab, nous en avons testé deux en région parisienne, OHCYCLO à Montreuil et l’Atelier Bastille, une antenne parisienne du collectif Vélorution.
Vendredi 17h30, atelier mécanique participatif à Montreuil
L’atelier OHCYCLO est situé dans une rue calme de Montreuil, près de la station de métro Robespierre. Sur le trottoir, un cimetière de vélos de toutes tailles et dans tous les états. A l’intérieur, avec ses affiches anciennes et ses petits fanions au plafond, l’atelier inspire tout de suite la sympathie. Et l’impression se confirme avec l’accueil de Stéphan Buchet, l’animateur des lieux. Autour de lui, une huitaine de personnes s’affairent sur des vélos pendus à des pieds d’ateliers.
A disposition, pinces tire-câble, support de dévoilage, clés à rayons, fouets à chaine… des outils dont on ignorait jusqu’à l’existence. Des pièces de rechange, issues de la récup’ mais aussi du neuf, sont étiquetées et tarifées au plus serré. Mais la vraie valeur ajoutée, c’est l’humain. Chacun vient avec sa problématique et son vélo mais consacre parfois plus de temps au projet d’un autre. De toutes façons, l’atelier est ouvert trois fois par semaine, pour 20 euros l’année.
Si tu ne viens pas à l’atelier, l’atelier ira à toi
OHCYCLO a conclu un accord avec l’office public des HLM de Montreuil et déplace régulièrement son atelier dans les quartiers. En Ile-de-France, d’autres associations proposent ce type d’animations en extérieur, comme les Cyclofficines présentes à Pantin, Ivry-sur-Seine et Paris 20ème. Autre passage obligé de la culture des ateliers participatifs : l’apéro-démontage, au cours duquel des volontaires recyclent et valorisent les dons de vélos, souvent issus de conventions signées avec les mairies.
Dimanche 14h, auto-réparation à Paris
Velorution! Ce néologisme désigne un collectif, constitué d’associations indépendantes, qui promeut le vélo à l’échelle nationale. L’antenne parisienne, l‘Atelier Bastille, occupe le 4 rue Jacques Cœur dans le 4ème arrondissement, des locaux prêtés par la Ville de Paris. Alors que Matthias Guillot, l’un des animateurs, perçoit les 10 euros requis à l’année auprès des nouveaux, l’atelier se remplit. Avec ses jantes qui pendent en grappe et ses casiers qui grignotent les murs, le grand espace en enfilade impressionne un peu.
Côté pièces, les prix sont libres à quelques exceptions près, comme le câblage de frein. Des bénévoles, dont certains fréquentent les lieux depuis plus de trois ans, ne comptent pas leur temps pour donner un coup de main. Avec un peu de lassitude parfois. « Certains ne feront jamais l’effort d’apprendre », entend-on fuser du bout de l’atelier. Mais la bonne humeur et la générosité reprennent vite leurs droits, jusque dans les estomacs, avec le sandwich du mécano, offert par la maison.
L’atelier Bastille est ouvert les mardis et dimanches pour l’auto-réparation. Alternative du dimanche, l’atelier Stendhal, attaché au collectif d’artistes du 5 rue Erard, dans le 12ème, ne réclame pas de cotisation, ce qui peut être utile pour la réparation d’un jour un peu fauché. Haut-lieu d’une solidarité militante, le squatt Stendhal recycle des vélos pour les confier aux migrants de Calais.
Dans un même esprit de combat, l’Atelier solidaire Saint-Ouen propose des sessions d’auto-réparation « jusqu’à épuisement des troupes » au foyer de jeunes travailleurs Cara, à deux pas de la mairie de Saint-Ouen. Selon Xavier Remongin, l’un des organisateurs, l’Atelier solidaire Saint-Ouen devrait changer d’adresse courant septembre pour devenir un « fablab de cité » où l’on pourra également s’initier à la fabrication numérique.
Pour découvrir l’atelier participatif près de chez vous (sur toute la France): Heureux Cyclage