Carnet de bord du LabREV: de Lisbonne à Barcelone
Publié le 6 juillet 2015 par Adrien Marchandise
Depuis leur dernière chronique pour Makery, les makers marins du LabREV, partis en avril pour 8 mois de périple en Atlantique et Méditerranée, ont passé le détroit de Gibraltar pour s’amarrer à Barcelone, naviguant d’un fablab à l’autre.
A bord du Lab-REV (Laboratoire pour le Refit et l’Eco-Voile), un voilier laboratoire d’innovation DiY écolo, les makers qui ont pris la mer le 19 avril en Bretagne, poursuivent leur périple en Atlantique et Méditerranée sans énergie fossile, grâce à des protos DiY et à la solidarité des fablabs rencontrés. Chaque mois, Makery, qui avait suivi leurs préparatifs dès septembre 2014, poste leur récit en images. Dans ce troisième épisode, il est question de robot DiY et forcément aussi de météo (pas de vent et un début de canicule).
(Texte et photos Léo Talotte, Adrien Marchandise, Olivier Leynaud et Inès Torlay)
L’éolienne : problème d’assemblage
En route pour Gibraltar, on réalise que l’assemblage des deux parties d’une de nos pales est mal fait : en vissant la tige filetée qui les relie, on a fondu le plastique au lieu de créer le filetage. Pour éviter que le plastique ne chauffe trop quand on visse, il faudra lubrifier et refroidir la tige filetée régulièrement.
A nous la Méditerranée !
Nous entrons en mer Méditerranée 2 500 km après notre départ de Pornic. Etape importante du voyage, le détroit de Gibraltar se jouera de nous avec ses vents très variables, sautant d’une légère brise à un gros coup de vent, passant de l’est à l’ouest en moins de 5 minutes. Le Roc de la célèbre colonie anglaise marque l’entrée dans ce nouveau terrain de jeu dont nous ne connaissons pas encore les règles !
Hydrogénérateur : une pale cassée
Il n’aura pas fallu longtemps avant qu’une pale casse. Mais pourquoi donc celle en ABS a-t-elle cassé alors que celles qui sont en PLA ont résisté, alors que le premier plastique a des propriétés mécaniques plus performantes que le second ? On en apprend un peu plus sur l’impression 3D : le plastique ABS aurait une moins bonne cohésion entre les couches de matières empilées que le PLA. Il a beau être plus « solide », les couches peuvent se séparer plus facilement.
Fablab universitaire d’Alicante
Notre premier fablab méditerranéen est celui d’Alicante. Son modèle est différent des précédents puisqu’il est intégré dans l’université, et attenant à la formation en architecture. Excellente idée, puisqu’il permet aux étudiants de bénéficier des machines à commande numérique pour réaliser maquettes, projets, etc. Seulement… si sur le papier, l’université soutient le projet (mise à disposition des locaux, aide financière pour les machines), elle s’est rétractée quant à l’accès des étudiants aux machines.
Pétole, quand tu nous tiens…
L’absence de vent significative qui caractérise le sud de l’Espagne est bien là. Premier piège de cette mer capricieuse : on reste bloqué dans une bulle anticyclonique sans vent pendant 10 jours, avec des moyennes qui font pâlir l’équipage : on parcourra en 10 jours ce que l’on fait en 1 d’habitude.
La Méditerranée de Gibraltar à Valence
La chaleur importante finit par poser problème à l’imprimante : dans son petit recoin, la buse peine à refroidir après chaque impression. Il nous faudra plusieurs fois faire une pyrolyse totale de la buse pour dégager les déchets de plastique mal fondu qui s’y coincent alors !
La visite du fablab de Valence
Un autre fablab universitaire nous ouvre ses portes à Valence. Et ils ont les mêmes problèmes qu’à Alicante. Leur ruse est une formation qu’ils proposent aux étudiants pour qu’ils soient autonomes sur les machines, l’administration semble avoir accepté : les étudiants pourront de nouveau utiliser les machines l’an prochain ! En attendant, l’équipe du lab bosse sur des projets de photogramétrie assez poussés. Une réplique très fidèle de la porte de la cathédrale nous est présentée, d’une incroyable précision !
Un fablab à la plage
Le Beach Lab, implanté en face de la plage touristique de Sitges, à côté de Barcelone, a un modèle bien particulier. Obligé par la mairie d’être déclaré comme « café » pour avoir le droit d’être en front de mer, une partie du lieu sert bières et cocas frais, tandis que dans l’autre, ça bosse ! Et notamment pour la mairie, qui a vraiment accroché au concept fablab, et enchaîne les commandes sur des capteurs pour la température de l’eau de mer, les décibels à la sortie des bars, etc.
La carte du périple du LabREV
Mise à jour régulièrement, cette carte reprend les données de géolocalisation du LabREV et identifie en jaune les labs visités, en gris, les labs que nous avons prévu de visiter :
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Retrouvez les précédentes chroniques du LabREV pour Makery