Makery

Apérobot, la robolution DiY autour d’un verre

© Nicolas Barrial

Chaque mois, l’association Caliban organise une rencontre autour de la robotique DiY dans un bar parisien. Makery s’est rendu à la 44ème édition et a rencontré Waldo, un robot conçu à l’Electrolab, des robots sumos et une araignée avec un Arduino dans le plafond.

Créée en 2008 par le roboticien français Fabien Raimbault, l’association Caliban regroupe des passionnés de robotique, qui échangent sur leurs projets et exposent régulièrement sur les salons de la France geek : Geekopolis, Japan Expo ou encore l’Innorobo lyonnais. Pas étonnant donc de les croiser aussi au Dernier bar avant la fin du Monde, le refuge parisien des rolistes, que ne renierait pas Sheldon de Big Bang Theory.

Mais c’est du sérieux, Apérobot, rendez-vous mensuel, s’achemine vers sa 45ème édition et a même fait une infidélité au Dernier Bar, en tenant séance à la célèbre école 42. Preuve de son succès, des entreprises viennent présenter à la communauté robophile des solutions techniques ou des projets en cours de développement.

Apérobot commence vers 19h30 et s’étire de présentations en discussions jusqu’à 23h. © Nicolas Barrial

Waldo, le robot qui venait du lab

En vue de sa commercialisation prochaine, Waldo d’Immersive Robotics a fait connaissance avec la communauté Apérobot. Encore en développement au hackerspace Electrolab de Nanterre, Waldo est entré en empathie avec ces férus de robotique amateur. Avec son petit air de Wall-E, le robot a offert sa vision subjective, une fois équipés d’un Oculus Rift, nous voilà plongés dans une vision déportée. En tournant la tête, la magie opère, le robot suit nos mouvements. Avec un peu de latence toutefois, mais « ça marche aussi avec une tablette » promet Laurent Boireau, le fondateur d’Immersive Robotics. 

Florian Martin, étudiant ingénieur chez Immersive Robotics en pleine téléprésence. © Nicolas Barrial

Waldo devrait être disponible en septembre aux alentours de 1500 euros pour la version « avatar ». Les discussions allaient bon train avec la communauté Apérobot, une question fuse : « Waldo ne peut pas monter des escaliers ? ». Ce à quoi, en bon commerçant, Laurent Boireau rétorque : « Cela augmenterait considérablement le coût, au prix auquel nous le proposerons, vous pourrez en avoir un à chaque étage. » CQFD.

Waldo et ses plateaux est candidat pour assister le monde hospitalier. © Nicolas Barrial

Waldo sera proposé avec un bras manipulateur en option, Jarvis, en référence à l’assistant d’Iron Man, dont certaines pièces pourraient justement sortir de la fonderie de l’Electrolab. Selon Tom Brelet, le concepteur de Waldo, la charge utile de 0,5 kg n’est pas commune pour un robot dans cette gamme de prix. En plus de la pince, la communauté Apérobot a pu découvrir un système développé en 2010 à l’Université de Chicago : du café moulu dans un ballon dont on aspire l’air. Une option très efficace pour attraper les objets petits ou anguleux : clés, épingles, etc.

Le fameux «grip» de café moulu qui pourrait équiper Waldo. © Nicolas Barrial

L’ESIEE et ses robots Sumo

Les apprentis ingénieurs de l’association ESIEESPACE sont également des habitués de l’Apérobot. Irfann et Natacha, présents ce soir-là, sont parmi les organisateurs de Sumobot, un concours robotique ouvert à tous, qui reprend les règles de l’art sumotori. Mais contrairement à leurs cousins japonais, les robots sont des poids plumes à fabriquer soi-même. 

Des exemples de sumobots dans leur cercle de combat (Geekopolis). © Nicolas Barrial

Pour ceux qui ne possèdent pas le matériel ou les qualifications requises, les étudiants proposent des tutoriaux et des kits qu’ils développent à coup d’Arduino et d’impression 3D au sein de leur école. A chacun d’ajouter un moteur, des capteurs et un design de combat spécifique. Pas la peine toutefois d’en faire un Mecha, il s’agit de pousser le concurrent hors d’un cercle de 77 cm de diamètre. La dernière édition de Sumobot s’est déroulée au sein de l’école ESIEE en avril dernier et Sumobot 2016 propose déjà kits et inscriptions.

La technique de la toupie affole les capteurs de l’adversaire. © DR

Spider-Arduino

Thierry Biaujout, le représentant de l’association Caliban, n’a pas résisté à montrer sa création aux participants. Pur produit DiY, cette araignée mastoque a fait son petit effet. Equipée de plusieurs capteurs qui lui font vraiment une tête d’arachnide, ses six pattes l’ont menée à l’aventure entre les jambes de convives. La foule curieuse de voir ce qu’elle avait dans la tête, Thierry a retiré le cache qu’il avait fait imprimé à façon et un Arduino trônait au centre de la bête.

Thierry Biaujout (à gauche) de l’association Caliban présente son araignée. © Nicolas Barrial
Un petit salut aux arachnophobes. © Nicolas Barrial

Le prochain rendez-vous de l’Apérobot, avant la fin du monde (la trêve estivale), aura lieu ce 8 juillet à 19h30 au Dernier bar19 Avenue Victoria, 75001 Paris.