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Vous prendrez bien un peu de démocratie liquide?

A l'espace Volumes à Paris, le public était venu nombreux pour la 2ème rencontre Democracy OS française. © Robin Lambert

Ouvrir la démocratie: c’est le mot d’ordre de Democracy OS, qui réunissait le 9 juin sa section française. Comment? En mettant plateformes et bouts de code ouvert au secours de la participation citoyenne.

Depuis que les membres du Parti Pirate allemand s’y sont mis en 2010, la démocratie liquide fait des émules. Cette forme de décision par vote continu a notamment été reprise en une plateforme open source facile d’accès par Democracy OS, une association née à Buenos Aires en avril 2012 et qui a depuis fait des petits un peu partout dans le monde, dont une section locale en France.

C’est cette branche qui organisait le 9 juin son second meet-up à Paris. Après avoir invité le 21 mai Pia Mancini, directrice et fondatrice de Democracy OS, la deuxième rencontre entendait donner une tribune aux initiatives cherchant à rendre la démocratie plus accessible.

La juriste Olivia Zarcate présente son projet de visualisation des textes de droit. © Robin Lambert

Nul n’est censé ignorer la loi

La première partie de la soirée était consacrée à quelques initiatives de vulgarisation du droit. Parmi les plus abouties, Parol propose de visualiser les textes de loi en surlignant les dernières modifications. Le site Imagidroit démarré en 2010 par la juriste Olivia Zarcate est à rapprocher de l’initiative du « jurigraphiste » Miroslav Kurdov qui propose des infographies juridiques sur son site SketchLex depuis 2011. L’idée : expliquer le droit de façon visuelle et intuitive, par des schémas et des métaphores ludiques.

Délibérer en ligne

La seconde partie de la soirée, consacrée aux projets de consultation et de délibération en ligne, a été lancée par Our Cities. Ce site permet à des citoyens urbains de s’organiser pour envoyer pétitions, mails et même coups de téléphones en masse à leurs représentants pour faire pencher la balance. L’organisation brésilienne, active à Rio et São Paulo, cherche à s’étendre au Brésil et dans le monde.

Plus près de chez nous, Voxe, «comparateur neutre et international de programmes politiques» fondé en France à l’occasion de la présidentielle de 2012, évalue les programmes électoraux et rapproche ou différencie les positions des hommes et femmes politiques pour une élection.

Cyprien, de Democracy OS France, présente la plateforme à Volumes le 9 juin. © Robin Lambert

Democracy OS débarque en France

Vient ensuite le tour de Democracy OS France. La plateforme a déjà quelques actions concrètes à son crédit. Democracy OS a été utilisée en Tunisie pour débattre de la nouvelle constitution, l’initiative a déjà influencé nombre de décisions politiques en Amérique du Sud. En France, la réforme du collège actuellement sous le feu des critiques fait l’objet d’un espace dédié pour « s’informer , voter, donner son avis, lire celui des autres et y réagir ». 

L’idée est simple : après avoir créé un compte, tout le monde peut débattre, commenter et voter un projet de loi. Le principe est le même qu’avec l’initiative Liquid Democracy, en beaucoup plus facile d’accès pour les non-initiés. Au niveau mondial, Democracy OS compte travailler sur la délégation de vote et sa sécurisation par blockchain, la technologie qui a fait le succès du bitcoin.

L’agenda des prochains meet-ups du groupe Open Source Politics

La plateforme Democracy OS France