Le Cosmoport, hackerspace financé par l’industrie spatiale russe
Publié le 23 février 2015 par Ewen Chardronnet
Le Cosmoport, ouvert il y a un an à Iekaterinbourg, en Oural, est un laboratoire pour jeunes makers sur la culture spatiale. Anatoly Garmashov anime cet «hackerspace», comme il le décrit, financé par le complexe militaro-industriel russe.
Le premier fablab russe a ouvert à Moscou en 2012 sous la direction de la MISIS, l’Université nationale de recherche et technologie. Depuis, le ministère du Développement économique russe soutient le développement d’un réseau national (15 fablabs identifiés). Iekateringbourg, 1,4 million d’habitants, quatrième ville de Russie en Oural, a depuis un an son hackerspace, le Cosmoport, porté par Anatoly Garmashov, lié à l’industrie spatiale. De passage à Paris, avant l’Allemagne et la Serbie, Anatoly Garmashov est venu à la rencontre de Makery.
Formé à l’Université de Iekaterinbourg en physique, avec une spécialité en économie, diagnostic et contrôle qualité des matériaux, Anatoly n’est pas resté longtemps dans le milieu industriel. En 2013, il propose un projet de lieu pédagogique ouvert aux personnes de 14 à 35 ans à NPO Avtomatika, une division électronique travaillant pour l’agence spatiale russe Roskosmos, qui a notamment à son actif le système de guidage de la fusée Soyuz-2. L’entreprise, qui cherche à stimuler les imaginaires dans le domaine spatial et susciter des envies de carrière chez les jeunes de Iekaterinbourg, cœur industriel de l’Oural, accepte la proposition d’Anatoly. En février 2014, le Cosmoport.club ouvre dans le centre de la ville.
« Comme un hackerspace »
Objectif : organiser des séances de formation et initier les jeunes de sa ville aux nouvelles tendances technologiques, la robotique, la modélisation, l’impression 3D et la réalité augmentée. Le lieu, explique-t-il, fonctionne comme un hackerspace : « Les jeunes peuvent venir en soirée, pour la journée, utiliser les instruments, les machines, avoir accès à internet. » En tant que coordinateur et commissaire du lieu, il assure le suivi des processus techniques et des méthodologies mises en œuvre, comme les relations publiques et la recherche de partenaires internationaux. Anatoly milite aussi pour l’intégration des imprimantes 3D dans toutes les écoles de sa région et écrit régulièrement des articles sur les portails d’information du secteur.
Un concours pour Baïkonour
Pour faire vivre la communauté et stimuler les écoles de la région, Cosmoport organise des concours. Anatoly avait déjà l’expérience d’organiser des compétitions d’ingénieurs. A Cosmoport, il vient de lancer un concours pour un satellite qui met en compétition trois écoles, avec démonstration finale sous forme de représentation théâtrale, mais aussi un concours de réalisation de robot lunaire et un autre qui encourage les jeune à présenter des papiers scientifiques, des résultats de projets, des travaux pratiques ou éducatifs. Les douze meilleures propositions seront récompensées par un voyage à Baïkonour l’été prochain pour assister au lancement d’un Soyuz-2.