On a testé les recettes d’un chef étoilé imprimées en 3D
Publié le 21 octobre 2014 par Ewen Chardronnet
La gastronomie imprimée en 3D, c’est possible ! Pour sa seconde édition parisienne, le 3D Printshow a installé une cuisine au Carrousel du Louvre les 17 et 18 octobre. Makery a goûté pour vous…
La tendance la plus ultime de l’impression 3D ? A table ! Le phénomène n’a pas échappé au 3D Printshow qui organisait sa seconde édition parisienne au Carrousel du Louvre les 17 et 18 octobre. Niché en retrait des mastodontes de l’impression 3D type Autodesk et Makerbot, l’espace cuisine du salon a pris des allures d’arrière-salle de restaurant étoilé.
(Bonne) surprise : c’est le fablab Maastricht qui a mis les petits plats dans les grands en présentant son prototype d’imprimante By Flow. « Les organisateurs du salon nous ont invités et nous ont proposé de travailler avec le chef Wouter van Laarhoven pour imaginer un menu gastronomique faisant appel à l’impression 3D », explique Frits Hoff, directeur de ce fablab néerlandais spécialisé dans la recherche des nouveaux matériaux d’impression comme la céramique, le silicone et les ingrédients comestibles.
Recettes étoilées du fablab Maastricht
La plan de cuisine éphémère aligne robots ménagers, micro-ondes et bien sûr l’imprimante en train de s’activer à l’élaboration de petites meringues — délicieuses au demeurant. « L’intérêt en cuisine, c’est qu’on peut imprimer en 3D des formes impossibles à faire à la main », ajoute Frits Hoff. L’ancien enseignant en physique, actuel président de la Dutch Fab Foundation qui regroupe les fablabs estampillés MIT de Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg, se félicite de l’expérience: « Nos fablabs sont assez pauvres, on n’a pas forcément les moyens de se payer la table d’un chef étoilé, alors là, c’est l’occasion ! »
Grâce à des têtes d’impression adaptées et à des moules en silicone, le chef néerlandais Wouter van Laarhoven, qui arbore une étoile Michelin à la toque, a concocté quelques recettes dans lesquelles sont mis en œuvre aussi bien du yaourt imprimé que du fromage de chèvre, la création 3D permettant un dressage ultra géométrique des assiettes. Petit bémol : seuls les visiteurs du vendredi 17 octobre ont pu se délecter de ces mets gastronomiques, l’absence d’installation en circuit froid ne permettant pas de réitérer l’expérience le samedi.
Présentée en avant-première, l’imprimante By Flow créée au fablab Maastricht par le designer Floris Hoff — accessoirement fiston du directeur —, sera lancée en campagne Kickstarter dans deux mois. Fabriquée en aluminium, cette petite imprimante portable propose toute une série de têtes d’impression facilement interchangeables pour imprimer avec des filaments classiques ABS, PLA ou nylon, mais également avec des matières délicates comme la porcelaine… ou le chocolat.
« En ce moment, nous nous penchons surtout sur l’impression silicone », dit Frits Hoff. Il ajoute : « Nous avons ouvert le fablab il y a 4 ans et nous développons surtout des nouveaux matériaux d’impression 3D accessibles. Nous travaillons sur des matériaux recyclés comme le papier, ou encore les pneus usagés qui viennent d’Afrique, car là-bas ils n’ont pas d’argent pour les recycler. Je crois d’ailleurs que l’impression 3D a un potentiel énorme pour générer de l’emploi… »
Autres projets gourmands du salon, mais à vocation purement commerciale : les Robots in Gastronomy qui impriment de la crème glacée, ou encore l’imprimante Choco Creator. Lancée en septembre 2014, elle permet de faire de la confiserie de luxe en imprimant des motifs en chocolat ultra fins grâce une buse de 0,5 mm. Résultat : de la dentelle qui devrait inspirer nombre de pâtissiers. Enfin, ceux qui ont les moyens, la bête étant vendue 4.500 euros.