Opérer en orbite grâce à l’impression 3D
Publié le 28 juillet 2014 par Ewen Chardronnet
Comment l’impression 3D d’instruments médicaux s’apprête à révolutionner la chirurgie spatiale.
La rage de dents de l’espace, l’appendicite en orbite… Après l’impression des pizzas en 3D, la Nasa, l’agence spatiale américaine, s’intéresse de près à la fabrication numérique d’instruments chirurgicaux pour parer à certaines urgences médicales lors des missions spatiales longue-durée. Car embarquer des kilos de matériel en métal n’est pas sans poser de sérieux problèmes d’encombrement, de poids, de transport et de coût d’expédition. Sans compter qu’on ne peut pas prévoir toutes les opérations qui pourraient être réalisées dans l’espace, et donc tous les instruments adéquats qu’il faudrait emporter. A quoi s’ajoute la difficulté d’effectuer des interventions en apesanteur. D’où l’idée d’imprimer « à la demande » en ABS les instruments nécessaires pour apprêter, inciser ou encore suturer, grâce à une imprimante 3D qui fonctionne malgré l’absence de gravité.
Deux chercheurs nord-américains, Julielynn Wong et Andreas Pfahnl, se sont penchés sur la question dans une étude récente publiée dans la revue scientifique Aviation, Space, and Environmental Medicine (ASEM). Les résultats de leurs travaux ont été présentés le 23 juillet lors du Graduate Studies Program de la Singularity University — organisme d’enseignement libre de la Silicon Valley, à mi-chemin du think tank prospectif et de l’incubateur pour entreprises hyper high-tech.
How to deal with surgery in space? Print what you need directly there and get trained on the spot (like Matrix) #gsp14 pic.twitter.com/mzxWkj2WIo
— Margaux Pelen (@Mapelen) July 23, 2014
(traduction : Comment faire face à la chirurgie dans l’espace ? Imprimez directement ce dont vous avez besoin et entraînez-vous sur place – comme dans Matrix.)
À la demande de la Nasa, les essais se sont portés sur une procédure d’appendicectomie. Pour l’expérience, 13 chirurgiens canadiens ont comparé 10 instruments thermoplastiques avec des instruments conventionnels en métal. L’étude rapporte que les essais sont concluants, à la réserve prêt que la stérilisation demande encore à être affinée. La première imprimante de ce type pourrait être livrée sur l’ISS, la station spatiale internationale, dès cette année. Avec les pizzas ?