Makery

Pourquoi le Forum des usages coopératifs s’intéresse aux fablabs

Le bus du « Science Tour » des Petits débrouillards, lors de Futur en Seine en juin à Paris. L'association des Petits débrouillards de Brest a initié ce projet de fablab mobile éducatif, dont il sera question au 6e Forum des usages coopératifs. © Makery

Jean-Christophe Théobalt, chargé de mission numérique au ministère de la Culture, explique pourquoi le 6e Forum des usages coopératifs, à Brest du 1er au 4 juillet, propose trois jours de débats autour des fablabs.

Du 1er au 4 juillet, le 6e Forum des usages coopératifs organisé à Brest sur le campus de Télécom Bretagne rassemble les acteurs du numérique et du libre autour du thème des « Territoires et dynamiques contributives, la coopération en marche ». Le ministère de la Culture et la Délégation aux usages de l’Internet (DUI) coordonnent à l’intérieur du Forum une session consacrée aux fablabs, les 2, 3 et 4 juillet. Jean-Christophe Théobalt, chargé de mission numérique au ministère de la Culture, en explique les enjeux.

Pourquoi le ministère de la Culture a-t-il choisi d’organiser une session dédiée aux fablabs dans le cadre du Forum des usages numériques, consacré cette année aux « territoires et dynamiques contributives » ?

Le ministère de la Culture et de la Communication est partenaire du Forum des usages coopératifs de Brest depuis sa première édition en 2004 et collabore par ailleurs depuis de nombreuses années avec la Délégation aux usages de l’Internet (DUI), notamment pour l’organisation de rencontres, comme ce fut le cas l’an dernier pour la rencontre « Education à la technologie et au numérique » à la Gaité lyrique. En réfléchissant aux modalités que pourraient prendre notre participation à cette 6ème édition du Forum, la thématique des fablabs est vite apparue comme une évidence car il s’agit d’un sujet d’intérêt commun, en regard notamment de l’évolution d’un certain nombre d’acteurs que nous suivons et accompagnons depuis plus d’une décennie : structures culturelles ex-Espaces culture multimédia (ECM), Espaces publics numériques (EPN), écoles d’art, etc., qui abordent le champ de la fabrication numérique. A côté de la transformation de ces acteurs, ce qui nous intéresse, ce sont évidemment les nouvelles pratiques et les nouvelles formes de créativité qui émergent au sein des publics fréquentant ces lieux.

L’éducation numérique passe-t-elle nécessairement par la fabrication numérique en 2014 ?

Disons plutôt que l’éducation numérique, la culture numérique concernent aussi la fabrication numérique en 2014. Elle permet de renouveler l’attention sur les compétences numériques et la littéracie numérique en pointant l’importance de la documentation, de l’information, de la communication, de la coopération, de la démarche projet, de la nécessité d’apprendre à apprendre, en renouvelant l’approche éthique des usages, en permettant d’entrer dans la compréhension de la société numérique par le décryptage logiciel et matériel, par une approche par les objets et par les métiers qui est différente, moins abstraite que les usages liés à l’écrit, à l’image, au son. Ses usages sont prometteurs pour l’ensemble des composantes de la société. Il importe donc de faire participer dès maintenant une majorité des citoyens aux nouveaux enjeux portés par cette nouvelle dimension des applications de l’Internet.

La Nouvelle Fabrique à Paris participe le 4/7 à la session fablab à Brest. © Nouvelle fabrique, start-up de l’Incubateur du CENTQUATRE-PARIS-Photo Candela Montero

De quelle manière le ministère et la Délégation aux usages de l’Internet peuvent-ils accompagner la transition des EPN en fablabs ?

Il n’est pas question d’assurer la transition des EPN en fablabs de façon systématique. Il s’agit surtout de basculer de la réduction de la fracture numérique à l’inclusion numérique comme le stipule le pilier VI de l’agenda digital européen. Cet accompagnement passe par des actions de formation, avec par exemple le missionnement et le financement par la DUI de centres de ressources sur le territoire national, des actions d’information et des actions de facilitation de la diffusion et du partage des expériences, comme avec cette session du Forum des usages coopératifs.

Les EPN/fablabs doivent-ils demander leur rattachement à la charte du MIT ?

Chaque EPN est libre de ses objectifs et modalités de fonctionnement dès lors qu’il adhère à la charte NetPublic. Les équipes doivent être qualifiées pour un accompagnement de qualité et aptes à s’engager dans des projets d’inclusion numérique et de développement local. Les équipements, les modalités de fonctionnement, les temps consacrés à l’accompagnement découlent de la politique locale concernant le développement de la maîtrise des usages numériques mise en œuvre.

A suivre au Forum des usages coopératifs à Brest

La sesssion fablabs des Rencontres culture numérique, les 2, 3 et 4 juillet.

Le Forum propose aux participants de créer un « tiers lieu éphémère » avec fablab, coworking, medialab, pour «travailler autrement»

Le Mooc Camp pour «proposer et concevoir des MOOC dans un modèle d’innovation ouverte».

Museomix et Biblioremix, pour « ouvrir les musées et les bibliothèques aux communautés créatives » pour en faire « un labo ouvert, un espace d’innovation et de co-création ».

La Bibliobox conçue par Jason Griffey sur le principe de la Piratebox pour partager des ressources en réseau local sera présentée dans sa version bretonne: la box conçue à partir du modèle open source par les Chats cosmiques (association de libristes brestois) est configurée avec un RasperryPi.