Makery

Visite en 18 images de la Maker Faire Paris

« Maman, le stylo 3D, c'est une sorte de coloriage où il faut dépasser de la feuille ? » © Quentin Chevrier

Notre portfolio du meilleur de la toute première édition de la Maker Faire parisienne, les 21 et 22 juin au Centquatre.

Malgré quelques erreurs de jeunesse (et donc autant d’améliorations pour la prochaine édition), la première Maker Faire parisienne, les 21 et 22 juin au Centquatre, donnait à voir de beaux projets et de beaux moments. Voici notre sélection (non-exhaustive) en images, c’est parti ! Photos et texte Quentin Chevrier.

Le sympathique robot-hôtesse d’accueil, mascotte de la Maker Faire. 

Comme dans toute Maker Faire qui se respecte, le robot mascotte rouge Makey était de la partie. Ses pièces viennent de L’Etablisienne (comptoir des makers, Paris).

Les chaises sont plutôt confortables.

Si de nombreux stands étaient dédiés à l’impression 3D, ses techniques et ses réalisations, celui de Drawn avait une saveur toute particulière due à sa technique inhabituelle et au format imposant de ses réalisations. A la différence des imprimantes classiques, la buse de Drawn est bien plus mobile puisque montée sur un bras robotique. Au gré du week-end, la machine s’est entourée de chaises, tabourets et vases, créant une terrasse bien agréable dans la cour du Centquatre. On en a profité pour prendre une rapide pause. Les chaises étaient plutôt confortables. (note : ce projet ressemble en tout point à l’un des lauréats du prix DMY International Design Festival 2011 de Berlin)

Un Maker averti en vaut deux. Faites attention. 

Un autre stand dédié à l’impression 3D attirait notre attention. Le Basque Patxi (de la start-up Noovup) travaille à limiter l’exposition des makers aux microparticules produites par les imprimantes 3D. Patxi nous a tout expliqué en interview.

A gauche, la V0 en Lego, à droite la V1 en plexiglas. 

« Qui veut une oreille de Mickey en pancake ? » demande Miguel Valenzuela pendant que son Pancakebot s’occupe de former ladite oreille en pâte à crêpes. Le robot revient tout juste de la Maker Faire de la Maison Blanche (oui, celle des Etats-Unis…), et ne reste que le samedi, avant de partir pour la Norvège d’où vient son créateur. La machine, dont Miguel estime le coût à environ 400 euros, fonctionne grâce à deux moteurs pas-à-pas, un Arduino et des shields moteurs, le tout relié à l’ordinateur du pâtissier maker.

Benjamin est parti capturer la Maker Faire à 360 degrés.

Fier représentant de la nombreuse délégation bretonne, Benjamin Bernard présentait un projet entièrement open source : Open Path View est une alternative à Street View. La qualité des images et du visionnage des points de vue est similaire au service de Google. En revanche, la solution de Benjamin tient dans un sac à dos et permet ainsi de facilement capturer à 360° des intérieurs, des chemins escarpés et autres endroits inaccessibles en voiture. Nous en reparlerons…

Attention, en les coupant, les pattes peuvent sauter. 

Le robot mascotte des Maker Faire, « Makey », se décline en badge à monter soi-même. Une douzaine de poste de soudure trônaient au centre du Centquatre. Plus de 4000 soudeurs se sont relayés, de tous les âges et de tous les niveaux, pour autant de mini-robots-souvenirs. Seul bémol, le fil d’étain utilisé contient du plomb, ce qui est nocif pour les poumons des soudeurs, de tous les âges et de tous les niveaux.

Poussez pas, il y en avait pour tout le monde. 
« Maman, le stylo 3D, c’est une sorte de coloriage où il faut dépasser de la feuille ? »

Autre stand pour faire, les stylos 3D en libre accès ont chauffé le plastique tout le week-end. Au fur et à mesure de la Maker Faire, de plus en plus d’exposants se baladaient avec des lunettes fluo au rendu scoubidou du plus bel effet. (Si les imprimantes 3D rejettent beaucoup de micro-particules, qu’en est-il des stylos 3D ?)

L’urbagriculture débarque à la Maker Faire.

Asso recherche lab. La toute jeune association Zone-AH promeut l’agriculture urbaine. Très prise par l’appel à projet pour l’aménagement du toit de « la zone industrielle verticale » Mozinor à Montreuil, son équipe est à la recherche de tiers-lieux intéressés par ce type d’aménagement. A noter : il n’est pas nécessaire de disposer de centaines de mètres carrés de toit. Le lieu de coworking Simplon (également à Montreuil) teste en ce moment avec Zone-AH un module aquaponique sous la verrière de leurs locaux.

Apollinaire in progress… 

La Quadrature du Net était là pour présenter son scanner à livres. Pouvant traiter jusqu’à 700 pages à l’heure (avec un bon entraînement), ce modèle open source est en libre accès un mercredi soir sur deux à Paris. Des éditions de Jules Verne datant de 1800 ont déjà pu être numérisées avec beaucoup de précautions. La machine accepte un format maximum de la taille d’une BD.

Fonctionne aussi sans baguette magique. 

Plus techno, moins facilement accessible, mais tout aussi prometteur, Ootsidebox est une sorte de Leap Motion électromagnétique. En open source, le projet recherche actuellement des soutiens sur Indiegogo. A la différence de la mini-Kinect pour mains, Ootsidebox peut se dissimuler autour d’un écran, derrière une plaque de bois ou de béton. Cet avantage non négligeable devrait lui ouvrir de nombreuses applications, estiment ses créateurs.

Les écuries au sous-sol du Centquatre étaient d’un côté dédiées à l’impression 3D, de l’autre à des projets plus techno, électroniques et artistiques.
Minicut2D, 100% DIY, 100% français.

Minicut2D est une machine de fabrication numérique unique en son genre à la Maker Faire. Proche d’une découpe-laser dans son fonctionnement, la machine dessine une forme vectorisée dans un bloc de matière (polystyrène, carton…) en faisant passer un fil chaud au travers. Simple, léger et précis, la Minicut2D s’inspire des machines industrielles de fabricants de maquettes (on y revient vite).

Si tu t’allumes, je te cogne. 

Projet recherche lab. Des lumières qui clignotent, des rires, des joueurs surexcités, le jeu Adsono présente une expérience technique ludique. Plutôt que d’interagir avec une machine, les joueurs s’habillaient de boutons incrustés de lumière. Dès qu’une lumière s’allumait sur un joueur, l’autre participant devait taper dessus. « Certains veulent s’amuser à placer la lumière sur leur tête, mais il y a un risque de repartir avec un bleu…» Adsono a été développé à base d’Arduino Mega, de Processing et de boîtes de Kinder dans un garage, pour le fun. Après plusieurs expositions réussies, l’équipe du projet se verrait bien l’améliorer dans un fablab de la région parisienne. Avis aux amateurs…

« Je comprends pourquoi Kurt Cobain s’est tué quand le grunge est devenu populaire. »

Un maker de la première heure, entre deux stands

 

DiY low-tech selfie. 

Le fablab de la Casemate CCSTI de Grenoble prêtait aux visiteurs de petits appareils photos sténopés. Chacun partait prendre une photo où il voulait et rendait l’appareil ensuite. Les photos seront bientôt disponibles sur le Flickr du fablab. Dimanche soir, les Grenoblois et leurs voisins du Carrefour Numérique de la Cité des Sciences se sont tiré le portrait, pendant les 20 secondes de temps de pause d’un sténopé en début de soirée.

The Sound of Silence, par le groupe des lecteurs de disquette de récup’. 

« Je suis venu avec ma valise. Je ne connaissais pas trop les fablabs. A peu de chose près, l’équipe du Carrefour Numérique a le même projet. Du coup, ils m’ont proposé de me mettre à côté. » C’est aussi ça, la Maker Faire. Quand deux bidouilleurs faisant de la musique avec des lecteurs de disquette de récup’ se rencontrent, ils tentent un duo. Sur un air saccadé, l’installation dans la valise joue the Sound of Silence de Simon & Garfunkel. La plupart des installations de ce type sont reliées à un ordinateur commandant les différents moteurs en cadence. Cette version fonctionne en autonomie, grâce à une batterie intégrée, un Raspberry Pi et un Arduino. C’est peut-être le lecteur de MP3 le plus lourd et le moins pratique au monde, mais il faut bien admettre qu’il a un certain charme.

Dimanche 19h, clap de fin, chacun démonte son stand. L’Etablisienne déménage ses établis.
A l’année prochaine !

Choses également vues lors de cette première parisienne :

– Le stand le plus low-tech de la foire, c’était celui où l’artiste Antoine Moreau, le papa de la licence Art Libre, faisait dessiner les visiteurs. Chacun repartait avec son dessin préalablement pris en photo et partagé en ligne sous licence Art libre.
– Fleur Pellerin en visite dominicale. Intéressée par de nombreux stands, et serrant la prothèse de main DIY de Bionichand.
– D’excellents projets vus au village des innovations de Futur en Seine une semaine auparavant, comme LoungeShare, Inmoov, Biobot
– Un kart électrique DIY pouvant dépasser les 40km/h.
– Un bon nombre de labs français : La Casemate CCSTI (Grenoble), le Carrefour Numérique (Paris), Maker/Seine (Paris), La Paillasse (Paris), Telefab (Brest), les Fabriques du Ponant (Brest), le Labfab (Rennes), La Fonderie IDF (Paris), L’Etablisienne (Paris), l’Artilect (Toulouse), l’Ecodesign Fablab (Montreuil)
– Le jeune créateur d’un lanceur de Marshmallow qui avait épaté Barack Obama une semaine plus tôt à la Maison Blanche.