Le 14 juin, Citoyens Capteurs présentait CitizenWatt au Fabelier à Paris. Cet outil de mesure DiY permet de suivre en temps réel sa consommation électrique. Et d’envisager des économies d’énergie et de porte-monnaie.
« La question de la précarité énergétique est au cœur de ce projet réellement open source« , explique Olivier Blondeau, co-fondateur et délégué général de l’association Labo Citoyen-Citoyens Capteurs à l’origine de CitizenWatt. Ce mini-compteur open hardware à bas coût et facilement réplicable cumule les qualités : en le branchant sur le compteur EDF (et sans avoir besoin de tripoter l’installation électrique), il fournit en temps réel les données de consommation qui s’affichent sous forme d’infographie sur smartphone, tablette ou encore téléviseur, données ensuite mises à disposition en open data sur Internet, permettant d’imaginer les services utiles aux consommateurs.
Pour faire tourner tout ça, hackEns (hacklab, École normale supérieure, Paris) est aux manettes de la programmation. « Ces chercheurs et ces ingénieurs développent des technologies vivantes pour les gens ordinaires », affirme Laurence Allard, anthropologue et autre co-fondatrice de l’association. Bref, du sophistiqué derrière le capteur, mais de l’utilisation intuitive, le but étant que monsieur et madame Tout-le-monde s’en servent aussi naturellement que d’une télécommande. Et puis, « La CNIL était au Fabelier cet après-midi (Ndlr : les membres du Laboratoire d’innovation, d’expérimentation et de prototypage ainsi que l’équipe Innovation & Prospective), ajoute Olivier Blondeau, car il est essentiel que l’anonymat soit protégé et les infos sécurisées. »
De ce fait, chacun met la main à la pâte. Sous l’œil des animateurs du fablab, les participants, enfants compris, assemblent les composants et se concentrent sur les fers à souder pour monter leur capteur. Ensuite, il s’agit de laisser jouer la « solidarité technique » : à leur tour, les mentors montreront aux prochains usagers comment monter et installer le leur.
La mairie de Paris, qui s’intéresse de très près à la sociologie des smartcitizens, et soutient le projet, a compris que derrière ces capteurs, il y a surtout de nouveaux comportements qui auront un effet sur le développement durable. D’ailleurs, la première phase d’expérimentation passe par deux immeubles du bailleur social la Sablière avec un panel de 40 foyers volontaires dans le XIIe et le XVIIIe arrondissement à Paris.
Verdict d’ici six mois, histoire de voir comment l’installation se comporte avec les pics de consommation de chauffage et d’observer si les citoyens reprennent le contrôle de l’énergie selon leurs véritables besoins. N’en déplaise à EDF.